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Arts et spectacles
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Le Louvre, avant d’être musée, fut atelier d’artistes. Il demeure aujourd’hui leur résidence.
Pendant plusieurs mois, Hans Ulrich Obrist, personnalité majeure du monde de l’art, a cheminé au travers des collections avec de grandes figures de la création actuelle. Celles-ci évoquent les œuvres qui les ont marquées, les espaces qui, encore maintenant, les saisissent d’admiration. Chaque artiste interroge, suivant sa sensibilité contemporaine, les défis que rencontre le musée au XXIe siècle.
La séparation fréquente entre patrimoine et création, entre art du présent et art du passé, est désormais dépassée : par la pluralité de voix qui s’expriment à chaque fois face aux œuvres, le Louvre s’affirme comme le lieu du dialogue entre les temps de l’art – lieu au miroir duquel chacune et chacun vient refléter ses propres projets.
Au final, les onze conversations suscitent avant tout un puissant désir : celui d’aller voir et revoir les œuvres, évoquées ici ou d’autres, dans ce fourmillement magique d’un musée sans cesse réinventé par ses visiteurs. -
Hans Ulrich Obrist a enregistré des milliers d’entretiens avec les meilleurs créateurs, artistes, musiciens, écrivains, penseurs, philosophes. Il est un des curateurs d’exposition les plus réputés à l’échelle internationale. Dès son adolescence, il s’est mis à écumer l’Europe, en trains de nuit, pour visiter des ateliers – là où s’approche l’essentiel de l’art et de ses mystères. « J’ai toujours été inspiré par l’idée d’être au milieu des choses mais au centre de rien. »
Pourtant, qui connaît Hans Ulrich Obrist ? Curieux et enthousiaste de tout, il est resté très discret sur lui-même. Dans ce livre événement, il accepte enfin de s’exposer.
Tout part de l’enfance, en Suisse, à deux pas des frontières allemande et autrichienne, à même d’inspirer une conception fluide de la notion d’identité. Et puis, vers l’âge de six ans, c’est un très grave accident : renversé par une voiture, il passe plusieurs semaines entre la vie et la mort. Il en tire le sentiment persistant que chaque jour pourrait être le dernier.
Sa frénésie de découvertes, de rencontres, de lectures, en fait un infatigable bourlingueur. Mais, tout à coup, c’est la pandémie, le confinement. Un arrêt brutal. Et l’occasion de prendre le temps d’un retour sur soi. Entre rituels, croyances, convictions, fulgurances, on comprend la cohérence des choix, et la volonté de toujours se renouveler.
Hans Ulrich Obrist (né en 1968 à Zurich) est directeur artistique de la Serpentine à Londres et conseiller principal de la Fondation LUMA à Arles. Il a également été curateur au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Depuis sa première exposition World Soup (The Kitchen Show) en 1991, il a été le commissaire de plus de 350 expositions. -
Van Gogh ou l'enterrement dans les blés
Viviane Forrester
- Seuil
- Fiction et Cie
- 26 Juin 2014
- 9782021162981
Au centre du parcours de Viviane Forrester dans la vie et dans l'œuvre du peintre génial, " suicidé de la société " selon la formule d'Antonin Artaud, il y a un fait biographique précis et lourd de conséquences : Vincent Van Gogh est né le 30 mars 1853, soit un an jour pour jour après son frère portant le même prénom, mort-né le 30 mars 1852. D'où, chez lui, le sentiment tenace et obsessionnel d'usurper la vie d'un autre, cet aîné qui le hante comme un fantôme. Quand il part à l'aventure et abandonne le domicile paternel, il a ces mots : " L'assassin a quitté la maison ".
Génie méconnu, entretenant une relation passionnelle avec son autre frère Théo, amant éperdu d'une vie qu'il ne sait pas vivre, massacré, écorché, déserté par tous, Vincent Van Gogh crée une œuvre énorme. Il meurt le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise, à l'âge de trente-huit ans.
" Je le vois encore sur son lit étroit dans la petite mansarde, torturé par une douleur terrible. "N'y a-t-il personne pour m'ouvrir le ventre ?" Il faisait une chaleur étouffante dans la chambre, sous le toit. " Et il n'y avait personne... Au matin, avant l'arrivée de son frère Théo, une dernière visite : celle de deux gendarmes. Plantés au pied du lit, courroucés, ils interrogent l'agonisant : pourquoi s'est-il suicidé ? D'où tenait-il son arme ? Vincent fume sa pipe, adossé contre les oreillers. Il répond, la voix calme, avoir agi comme il en était libre ; les autres insistent, s'acharnent. Vincent regarde en silence, droit devant lui, ignorant les représentants de cette autorité à laquelle il échappe enfin.
Ce livre a paru en 1983. Nouvelle édition préfacée par Chantal Thomas.
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Le banquet de Garouste : autour d'un triptyque
Olivier Kaeppelin
- Seuil
- Fiction et Cie
- 2 Septembre 2022
- 9782021513110
L’œuvre de Garouste est engagée dans une figuration déformante qui donne naissance à un espace onirique, inspiré des mythes et des grands textes fondateurs ou littéraires et philosophiques.
Olivier Kaeppelin analyse le triptyque intitulé Le Banquet, où se concentre tout l’univers de l’artiste, dans un jeu vertigineux d’allusions et d’associations d’images qui relie les trois parties du monumental tableau. Sur la première on voit un zeppelin qui survole une scène de carnaval à Venise. La deuxième dépeint un banquet bien fréquenté (Scholem, Benjamin, Kafka). La troisième montre des chiens musiciens dansant et volant autour d’un personnage tout feu tout flammes qui ressemble à l’auteur.
Pour déployer la signification de cette œuvre dont Kafka est la référence centrale, Olivier Kaeppelin s’appuie sur des entretiens avec l’artiste (tous deux sont très proches), et sur sa maîtrise de l’histoire de l’art, de la littérature et de la poésie. Le texte est accompagné par de nombreuses images de détails.
Les chefs-d’œuvre sont infinis. Ils sont surtout des énigmes. On découvre ici toutes les richesses du Banquet.
Olivier Kaeppelin, né en 1949 à Rio de Janeiro, est un commissaire d’exposition, critique d’art et écrivain français. -
C'est un portrait du plus grand architecte du XXe siècle, le prophète des temps machinistes. C'est un voyage surtout, à certains égards un voyage sentimental, l'évocation du paysage intellectuel d'un homme d'un tout autre temps. Un voyage mélancolique. Un voyage en deux moments historiques que sépare la Seconde Guerre mondiale. L'exploration commence par la face nord de ce paysage, escarpée, un ubac plutôt froid, parfois glaçant, obstiné, dur à gravir, où s'entendent les oiseaux noirs : ramage et plumage du jeune Corbu, le corbeau jurassien. Obsession de l'ordre, lointains bruits de bottes. C'est l'enfance d'un chef puis sa maturité.
Et voici qu'après une sorte de col atteint dans les années de l'Occupation, après un replat, l'aventure dévale vers les Trente Glorieuses sur un versant plus ensoleillé qui porte ses fruits, notamment dans la lumière du Midi. Et c'est la Reconstruction, la naissance du fada. La Cité radieuse de Marseille, ses querelles et ses trois avatars dans d'autres climats : quatre destins. Puis c'est la mort du vieux, Zarathoustra noyé sur la plage de Roquebrune, c'est la fin des utopies, et c'est nous autres.
Né en 1948, François Chaslin est architecte et critique. Il a collaboré au Monde, à Libération, au Nouvel Observateur, dirigé L'Architecture d'aujourd'hui et, de 1999 à 2012, produit l'émission que France Culture dédiait à l'architecture, Métropolitains.
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Pendant vingt-neuf ans, Alain Veinstein s'est entretenu, chaque soir de la semaine, avec un auteur de l'actualité littéraire, notoire ou discret, dans une ambiance nocturne. L'émission s'appelait Du jour au lendemain. Par décision de la direction de France Culture, elle devait s'arrêter début juillet 2014, pour toujours. C'était donc le moment d'un adieu, sobre, précis, solennel comme il se doit. Un adieu singulier, à la première personne, sans autre invité que l'auditeur devant son poste. Un texte d'homme de radio et plus encore, un texte d'écrivain.
Par une initiative intempestive, cette émission a été déprogrammée à la dernière minute par la direction de la station. Autant dire qu'elle a été censurée. Pour que le dernier mot ne revienne pas au silence et qu'il s'inscrive dans notre mémoire, il a été décidé de publier le texte d'Alain Veinstein dans la collection qui édite son œuvre aux Éditions du Seuil, " Fiction & Cie ", plus que jamais terre d'accueil.