Au sortir de la Première Guerre mondiale, quelques jeunes écrivains se saisissent d'un néologisme forgé par Guillaume Apollinaire : « surréalisme ». Leur propos est moins de fonder une nouvelle « école » que de s'engager dans une nouvelle aventure. Se refusant au cloisonnement des disciplines (littérature, peinture, cinéma) comme à celui des frontières (par son cosmopolitisme), l'histoire du surréalisme traverse le siècle. Retraçant l'évolution du mouvement de 1917 à 1966, évoquant ses dimensions politiques ou philosophiques, le présent ouvrage se penche essentiellement sur le surréalisme littéraire : celui de A. Breton et L. Aragon, P. Soupault et A. Artaud, R. Desnos et P. Éluard, R. Vitrac et R. Crevel. En ce domaine, le surréalisme se veut révolution ; il se joue de la classique division des genres, impose une vision nouvelle de la poésie, condamne roman et théâtre tout en s'attachant à les réinventer. Une nouvelle façon d'écrire s'invente qui appelle l'invention d'une nouvelle manière de lire.
Cinq regards d'écrivains français sur cinq grands auteurs japonais qui ont changé leur vie. Un recueil de la collection Fidelio.
Dans chaque Fidelio, cinq auteurs contemporains racontent leurs premiers émois littéraires avec l'écrivain qui a changé leur vie : ici, cinq géants de la littérature japonaise moderne.
Minh Tran Huy est troublée parce qu'elle retrouve de son propre parcours dans l'oeuvre de Haruki Murakami, habitée par la perte et l'errance. Nicolas Gaudemet raconte comment la découverte de Mishima et de ses personnages l'a transfiguré. René de Ceccatty évoque avec érudition son amitié avec Kenzaburô Ôé. Philippe Forest se souvient de sa rencontre avec Yûko Tsushima, qui a connu la même tragédie que lui, la mort d'un enfant. Et Marie Céhère explore comment, malgré la distance et le temps, Kawabata parle encore à des jeunes femmes d'aujourd'hui.
De Walter Benjamin à Thomas Pavel, le roman est considéré comme le lieu et le moyen par lesquels l'être humain résout ou du moins expérimente ce qu'on pourrait appeler le « problème de vivre ». L'orientation de l'éthique vers la notion de vie humaine au cours des dernières années suscite d'ailleurs un intérêt accru de la philosophie morale pour la littérature. Au même moment, la question de la valeur est débattue dans le champ des sciences humaines. La littérature elle-même en vient à représenter une valeur, valeur du présent et valeur de pérennité, au sein d'un processus qui institue le « contemporain » en objet d'étude. L'intérêt pour les vies vécues et les modèles d'expérience se densifie, au point qu'une valeur exemplaire est recherchée dans la littérature par les écrivains comme par les lecteurs. Un rapport à l'histoire et à la responsabilité des générations vis-à-vis de leur mémoire et de leur futur est ainsi convoqué, à travers lequel se déploie une pensée de l'historicité, à savoir de la force des oeuvres - qu'elles soient actuelles ou anciennes - pour dire notre présent.