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Philippe Artières
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Le peuple du Larzac : Une histoire de crânes, sorcières, croisés, paysans, prisonniers, soldats, ouvrières, militants, touristes et brebis
Philippe Artières
- La découverte
- Poche / Sciences humaines et sociales
- 2 Mai 2024
- 9782348083884
En 1971, un plateau du sud de l'Aveyron inconnu de la majorité des Français, le Larzac, surgit dans l'actualité. Un projet d'extension du camp militaire est alors le théâtre d'une contestation menée par une centaine de paysans. Formidable laboratoire de nouveaux modes d'action, objet de convergence de luttes pendant une décennie - celles des agriculteurs, celles de la non-violence et de l'autogestion, celles également de l'Occitanie et de l'écologie -, le Larzac devient un symbole de la résistance contre l'arbitraire politique.
Ces événements ne constituent pour autant qu'une partie de l'histoire de ce lieu désertique. En proposant une approche de longue durée de ce plateau calcaire, qui s'ouvre par les traces des premiers peuplements, progresse de siècle en siècle, de l'occupation romaine à l'installation des Templiers, du développement de l'industrie du cuir à celle du fromage de Roquefort, du campement des soldats réservistes au camp d'internement des membres du FLN pendant la guerre d'Algérie, c'est un peuple du divers qui apparaît au fil des pages. Un peuple composé d'humains et de brebis, de sorcières et de potiers, de bergers et de paysans, d'ouvrières et de soldats, de prisonniers et de militants... -
Ripostes : Archives de lutte et d'action ; 1970-1974
Philippe Artières, Franck Veyron
- CNRS Editions
- Histoire
- 26 Octobre 2023
- 9782271146380
Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024
Le " peace and love ",
la culture hippie et la " libération sexuelle " ont eu tendance à faire oublier combien, en France, les années 1970-1974 furent traversées de tensions, de conflits ou d'affrontements.
Ce début de décennie post-68 est largement habité par la figure de la violence, celle de l'État ou celle considérée comme une option par les mouvements contestataires.
Quels moyens mobiliser dans les luttes locales, nationales ou internationales ?
L'occupation d'une usine, la séquestration d'un patron, la préparation au " coup de poing " sont-elles légitimes ?
Le recours à des formes d'action directe illégale est-il même inévitable pour espérer " changer la vie " et combattre les diverses formes d'oppression ?
Ou bien faut-il malgré tout privilégier la non-violence, la désobéissance civile ?
Les archives ici réunies et commentées font entendre les questionnements qui traversent le début des années 1970 - et qui demeurent pour partie les nôtres.
Des pièces d'archives - tracts, brochures, affiches, photographies, etc. - choisies et commentées composent un récit vivant qui nous fait redécouvrir la France contestataire du début des années 1970, dont les échos résonnent avec force cinquante ans plus tard.
Avec des contributions de
Noël Barbe
Jean Bérard
Sophie Coeuré
Victor Collet
Xavier Crettiez
Olivier Crouillebois
Guillaume Denglos
Éric Fournier
Irène Gimenez
Julien Hage
Jean-François Hamel
Liora Israël
Laurent Jeanpierre
Maxime Launay
Danièle Lochak
Emmanuelle Loyer
Caroline Moine
Emmanuel Naquet
Sylvie Ollitrault
Georges Palmier
Nayeli Palomo
Jean-Yves Potel
Christophe Prochasson
Tramor Quemeneur
Judith Revel
Isabelle Sommier
Danielle Tartakowsky
Pierre-Marie Terral
Bertrand Tillier
Xavier Vigna et
Michelle Zancarini-Fournel
Postface de Tiphaine Samoyault
Exposition
à La contemporaine
du 15 novembre 2023
au 16 mars 2024 -
Histoire de l'intime
Philippe Artières, Vanessa Vérillon
- CNRS Editions
- A l'oeil nu
- 28 Avril 2022
- 9782271141552
Collection à l'oeil nu De 15 à 95 ans, cette collection a pour but de transmettre les savoirs de manière simple et vivante. La recette : une directrice de collection enthousiaste, archéologue et auteur chez Gallimard, Anne Rose de Fontainieu ; un graphiste créatif qui a l'oeil et le bon, Cyril Cohen ; des chercheurs généreux qui font connaître leurs travaux au plus grand nombre ; une dessinatrice inventive qui met en scène toute cette histoire.
L'intime est au coeur de l'histoire du sujet en Occident. Fruit de conquêtes individuelles ou collectives, il devient depuis la Révolution française un enjeu politique majeur, considéré comme une menace par le pouvoir en place ou la société dominante. Ceux-ci entendent limiter et modeler cet espace privé selon des normes conformes à leurs valeurs, bien conscients des risques de développement de ces " jardins secrets ".
Au cours des années 1970, l'intime, symbole de l'émancipation et de l'autonomisation des individus, devient un nouvel espace de lutte pour défaire l'étau qui a longtemps enserré nos corps. Revendiquer une intimité, c'est affirmer un moi et s'affranchir des tutelles et des mécanismes d'assignation. De la chambre conjugale aux cheveux, du rêve au tatouage, du journal personnel au clitoris, l'intimité n'a cessé de se reconfigurer en fonction de l'évolution des modes de vie. Mais l'émergence récente de technologies inédites bouleverse aujourd'hui le rapport au privé et à l'exposition de soi. L'ère du smartphone n'a-t-elle pas sonné le glas de l'intime ? -
"mon cher confrère..." : lettres d'un psychiatre (1953-1963)
Philippe Artières, Nicolas Henckes
- CNRS Editions
- Histoire
- 23 Mars 2023
- 9782271146595
"Mon cher confrère", "mon cher ami" : ces formules de courtoisie commencent les lettres ici rassemblées, dans lesquelles le Docteur H.P., installé dans le nord-ouest de la France au milieu du XXesiècle, remercie des médecins de lui avoir adressé un patient ou une patiente en consultation. En quelques phrases d'une froideur clinique manifestant son assurance et laissant percer son amusement ou son ennui, il dresse en toute complicité professionnelle le portrait de chacun et chacune (autant de "cas intéressants"), avant d'esquisser différentes pistes thérapeutiques.
Se révèle alors un feuilleté de techniques qui plonge ses racines au XIXesiècle et ouvre sur le règne contemporain des molécules chimiques. Se mêlent lobotomie ("l'opération n'a aucune gravité en elle-même"), électrochocs, psychanalyse (à condition d'en avoir les moyens intellectuels et financiers, "il ne peut en être question chez ce sujet mental fruste"), cocktails médicamenteux, préconisations de bon sens et aveux d'impuissance devant telle ou telle névrose "absolument incurable".
Un témoignage de la souffrance psychique ordinaire où percent d'infimes éclats de vies inconscientes, autant qu'un accès à la fabrique quotidienne du soin psychiatrique, dans un moment de transformation profonde de la prise en charge de la maladie mentale. Un document exceptionnel. -
Comment rompre le silence traumatique d'une famille lié à la disparition brutale d'un enfant ? C'est la question que se pose Philippe Artières dans Au fond. Un narrateur qui lui ressemble tente de reconstituer les morceaux d'un puzzle épars et se sert de ses propres méthodes d'historien pour y arriver : il étudie le cadre géographique dans lequel évoluait sa famille au moment de la disparition de ce frère (les grandes forêts propriété de la famille depuis des générations) ; il enquête sur les houillères de Lorraine dans les années 1960, où son père, ingénieur, faisait carrière sans cependant devoir aller " au fond " de la mine; surtout, il interroge sa mère sur ce frère aîné si tôt disparu. La douleur enfouie resurgit tout entière dans le récit de cette femme qui parle enfin : les longues journées jamais oubliées de la mort de l'enfant jusqu'à son enterrement, les voisins, la famille, le père anéanti, la petite sœur encore bébé qui oblige par sa présence à ne pas baisser les bras. Un récit qui vient s'entremêler aux voix des mineurs en grève et à celle des hommes de la forêt et qui donne vie à une région marquée au fer rouge par les combats sociaux.
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Un séminariste assassin ; l'affaire Bladier, 1905
Philippe Artières
- CNRS Editions
- Histoire
- 1 Octobre 2020
- 9782271133311
Un séminariste assassin
L'affaire Bladier, 1905
" Ce que je me rappelle bien, c'est que le soir, au lit, avant de m'endormir, je me représentais en train de tuer ou de faire souffrir de jeunes garçons [...] alors ma "verge' grossissait [...] et il me semblait que je jouirais véritablement et que je serais soulagé dès que je pourrais réaliser ce que je me représentais."
Jean-Marie Bladier, 17 ans, a écrit ces lignes dérangeantes après avoir étranglé et décapité, le 1erseptembre 1905, dans la forêt de Raulhac (Cantal), l'un de ses jeunes camarades âgé de 13 ans, Jean Raulnay. L'assassin, encouragé par des médecins de l'époque, dont le célèbre professeur Lacassagne, a rédigé une "sidérante" autobiographie. Bladier y décrit avec une inédite minutie l'histoire de son état mental, au point que les experts, dans leur rapport sur ce cas de "sadisme sanguinaire congénital", n'hésitèrent pas à le citer, parfois longuement.
Comment comprendre ce fait divers de la France des débuts du xxesiècle, tiraillée entre archaïsme et modernité, catholicisme, traditions rurales et laïcisme républicain ? Comment lire en historien ce double acte de tuer et d'écrire ? Comment interpréter la puissance de cette écriture si incommodante ?
Exhumant de précieuses archives, Philippe Artières se confronte à la figure oubliée de cet élève du petit séminaire destiné à la prêtrise avant de commettre ce meurtre. Il propose une autre manière d'écrire l'histoire du crime et des sexualités, à la croisée de l'histoire et de l'anthropologie. -
Ma mère m'avait raconté l'anecdote alors que je n'étais qu'un enfant. Son grand-oncle Paul Gény, philosophe jésuite, avait été assassiné à Rome en 1925 par un fou. L'histoire avait sombré dans l'oubli. Mais en 2010, la mort de cet oncle a ressurgi. Au bénéfice d'un séjour à la Villa Médicis, je suis parti à Rome en quête de cet ancêtre au point de l'incarner. Là-bas, dans les rues, dans les archives, dans les palais, à force d'errer, j'ai retrouvé le philosophe et son assassin. L'inconnu s'appelait Bambino, l'enfant. Et, au coin d'une place, j'ai croisé un autre personnage, plus obscur encore, plus proche, plus inquiétant aussi. J'ai quitté l'aïeul et j'ai suivi ces deux-là. Ils m'ont emmené loin, à l'autre bout de la ville, dans l'autre pays.
Ph. A.
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Comment l'écrit, doté d'une puissance subversive, devient l'objet d'un nouveau regard policier au tournant des XIX e et XX e siècles qui va développer une science et des techniques de contrôle donnant naissance à la police scientifique.
Au tournant des XIXe et XXe siècles, les écrits présents dans l'espace urbain deviennent un objet d'attention privilégié pour les policiers. Ceux-ci se mettent en effet à lire les affiches, à noter et effacer les graffitis ou les billets illicites, à décrire en détail les fragments d'écriture trouvés sur les murs ou dans les lieux publics... Doté tout à coup d'une puissance subversive, l'écrit devient une composante de la société sur laquelle il faut veiller. De cette invention de l'écriture dangereuse naît et se développe un savoir policier inédit, qui va connaître son apogée dans l'entre-deux-guerres avec la figure emblématique d'Edmond Locard. À partir d'une plongée dans les archives, et en s'appuyant sur la pensée de Michel Foucault, cet ouvrage souhaite reconstituer la naissance et l'évolution de ce regard policier sur l'écriture. Le lecteur est ainsi invité à suivre ces policiers de l'écrit dans leur travail quotidien, en passant au ras des palissades, en entrant dans les laboratoires de police scientifique, en regardant dans les microscopes... C'est donc à une histoire de l'écriture et de la lecture par la marge que nous convie Philippe Artières, poursuivant ici son travail d'exploration de l'histoire de l'écriture contemporaine et des pouvoirs de l'écrit dans nos sociétés modernes. -
68, une histoire collective (1962-1981)
Philippe Artières, Michelle Zancarini-Fournel
- La découverte
- Cahiers libres
- 9 Mai 2018
- 9782348040443
On ne peut comprendre les raisons et les effets du " moment 68 " sans examiner la longue séquence historique dans laquelle il s'inscrit, de la fin de la guerre d'Algérie en 1962 à l'élection de François Mitterrand en 1981, de la révolution cubaine à la révolution iranienne. Cet ouvrage collectif exceptionnel invite à parcourir l'histoire de ces vingt années qui ont transformé la société française en profondeur.
Mai 68 demeure l'un des moments de l'histoire contemporaine de la France qui suscitent les plus vifs débats : les " années 68 " dérangent autant qu'elles fascinent. Elles restent pourtant largement méconnues - et d'autant plus qu'on ne retient que son fameux mois de mai, les barricades du Quartier latin et l'occupation de la Sorbonne. Or ces scènes participent d'un paysage beaucoup plus vaste, à Paris, en province et à l'étranger. Surtout, on ne peut comprendre les raisons et les effets du " moment 68 " sans examiner la longue séquence historique dans laquelle il s'inscrit, de la fin de la guerre d'Algérie en 1962 à l'élection de François Mitterrand en 1981, de la révolution cubaine à la révolution iranienne.
Cet ouvrage invite à parcourir l'histoire de ces vingt années qui ont transformé la société française. Acteurs anonymes et célèbres, lieux connus et inconnus, objets de la culture matérielle et artistique s'animent et se côtoient pour nourrir cette histoire polyphonique qui touche aussi bien l'urbanisme que le corps, la vie intellectuelle que la condition ouvrière, le cinéma que l'économie. Ce paysage recomposé donne à voir l'intensité des débats politiques ainsi que l'incroyable diversité des luttes et des aspirations dont ces années furent le théâtre. -
Clinique de l'écriture ; une histoire du regard médical sur l'écriture
Philippe Artières
- La découverte
- Poche / Sciences humaines et sociales
- 24 Octobre 2013
- 9782707178541
Comment la médecine a-t-elle cherché à discerner le pathologique dans l'écriture ? Quelles méthodes expériementales a-t-elle élaborées ? Quelles ont été les nombreuses conséquences sociales de cette " clinique de l'écriture " ? D'inspiration foucaldienne, réédition du premier livre de Ph. Artières .
De 1850 à 1914, les médecins constituent l'écriture des déviants en objet de vérité. En lisant les écritures ordinaires, ils découvrent des objets inquiétants : des écrits échappent à leur grille de lecture, des signes graphiques semblent témoigner du caractère anormal de leur scripteur et enfin des gestes graphiques révèlent des pathologies inconnues. On entreprend donc de décrypter les écrits des déviants pour identifier leurs caractéristiques. On tente de repérer des signes indiquant le degré de normalité du scripteur. On observe le geste graphique afin d'isoler des pathologies propres au mécanisme de l'écriture. Enfin, devant l'engouement pour la graphologie, la médecine s'efforce de clarifier les grilles qu'elle utilise. Les médecins font ainsi entrer l'écriture au laboratoire. Ce savoir induit plusieurs modifications dans la société du tournant du siècle : l'expertise est repensée, l'enseignement de l'écriture est renouvelé et sa pratique professionnelle modifiée. Utilisant les outils inventés par Michel Foucault, cet essai montre précisément comment la médecine s'est saisie de l'écriture pour opérer un nouveau partage entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le naturel et l'artificiel, le normal et le pathologique. -
Le livre des vies coupables ; autobiographies de criminels, 1896-1909
Philippe Artières
- Albin Michel
- Bibliothèque Albin Michel Michel Histoir
- 14 Mai 2014
- 9782226295583
La scène se passe à la prison Saint-Paul de Lyon, il y a tout juste un siècle. Sur un petit cahier d'écolier, un détenu écrit : ce n'est pas un poème, pas davantage une lettre qu'il rédige, mais sa vie, cette existence qui l'a mené là, entre les quatre murs d'une cellule. Page après page, il fait le récit de ses errances, de ses déroutes et de son long parcours vers le crime. Cette autobiographie, ce criminel la rédige, comme neuf autres codétenus le feront après lui, non pour lui-même, mais pour un destinataire prestigieux : le célèbre criminologue Alexandre Lacassagne. Le professeur de médecine légale a en effet un projet fou : celui de rassembler des archives de la déviance, de constituer une encyclopédie vivante du crime à partir des seuls récits autobiographiques produits par des criminels. Maîtres-chanteurs, apaches, parricides, dépeceurs, prostituées ont ainsi écrit en quelques années un Livre des vies coupables, resté jusqu'alors inédit.
Philippe Artières a retrouvé ces manuscrits éparpillés dans le fonds Lacassagne de la bibliothèque municipale de Lyon. Il en a reconstitué la genèse, en montrant comment ces textes s'inscrivent dans l'histoire paradoxale de l'écriture en prison et comment ils participent du développement de la criminologie à la fin du XIXe siècle. Mais l'historien se fait aussi passeur et donne à lire ces étranges vies. Il faut écouter avec lui ces voies sorties du mitard de l'histoire, entendre ces murmures, fragiles traces des peines et des émotions de ces infâmes ordinaires, accepter cette plongée dans le monde d'en bas pour appréhender ce que Michel Foucault appelait le « marmonnement du monde ».