Nul mieux que Dominique Fernandez ne pouvait cerner toute la complexité d'une personnalité comme Henri Beyle. Un homme qui avait prévu pour sa tombe l'épitaphe suivante : Henri Beyle, milanais. Il vécut, écrivit, aima. Cette âme adorait Cimarosa, Mozart et Shakespeare. Son Dictionnaire est une longue déclaration d'amour.
Pourquoi Stendhal a-t-il abandonné Lucien Leuwen alors qu'il restait si peu à faire pour l'amener à sa forme définitive ? Pourquoi, chez cet auteur, le travail de la mémoire prend-il le pas sur l'imagination ? Pourquoi écrit-il La Chartreuse de Parme en cinquante-deux jours alors qu'il laisse inachevé Lamiel après deux ans et demi d'ébauche ? Pourquoi Le Rouge et le Noir n'eut-il aucun succès ? Pourquoi l'art de séduire lui fut-il étranger ? Pourquoi, dans ses romans, s'interdit-il d'expliquer, de juger, de commenter alors que dans la vie courante il ne cachait pas son mépris pour la sottise ambiante ? Comment, en exil consulaire à Civitavecchia, conçut-il ses fameuses Chroniques italiennes ? Pourquoi Stendhal, en rejetant sa ville natale, Grenoble, rejetait-il bel et bien l'état d'esprit de tout un peuple, les Français ? Autant d'interrogations, autant d'analyses auxquelles Dominique Fernandez, en fervent stendhalien, en observateur subtil, répond avec clairvoyance et délicatesse.Critique, romancier, éternel voyageur, Dominique Fernandez a publié notamment Porporino ou les Mystères de Naples (Grasset, Prix Médicis 1974), Dans la main de l'ange (Grasset, Prix Goncourt 1982), La Perle et le Croissant (Plon, 1998), Dictionnaire amoureux de la Russie (Plon, 2004), Dictionnaire amoureux de l'Italie (Plon, 2008).
Un roman subtil sur la décomposition d'un couple dans Paris confiné
Bernard est libraire dans le neuvième arrondissement de Paris. Marié depuis quinze ans à Corinne, directrice d'une agence de voyages qui se rêvait autrefois pianiste, il trouve dans son couple l'harmonie d'une vie paisible. Jusqu'à ce mois de mars 2020 qui les oblige à se calfeutrer avec leurs deux enfants, Cédric et Laure, dans leur appartement situé au-dessus du magasin de Bernard.
Entre inquiétude et ennui, l'heure de la promenade devient vite le rendez-vous le plus important de la journée. Bernard en profite pour aller avec son fils jusqu'aux limites de son quartier, explorer la Nouvelle-Athènes à la recherche des innombrables célébrités littéraires et artistiques qui l'ont habitée. De Bizet à Zola, de Berlioz à Tourgueniev, de Van Gogh à Claude Nougaro, c'est un quartier méconnu qui s'offre aux protagonistes dans le silence des rues parisiennes. Tandis que lui se promène, Corinne, dont les sorties se bornent à faire les courses et à observer les nouvelles règles du commerce, supporte de moins en moins bien la solitude et la privation de tout rapport social...
Avec délicatesse, Dominique Fernandez interroge la nature des sentiments de deux êtres surpris dans leurs habitudes et confrontés de manière inattendue aux confins de leur amour.
Un parcours inoubliable au cœur de Naples par son meilleur connaisseur
Depuis soixante-dix ans que Dominique Fernandez parcourt Naples, la ville rayonne d'une splendeur intacte. Instable, volcanique, exaspérante et pourtant follement attachante, que serait
la cité sans ses discordances ? De ses déveines, elle tire un sang plus riche que celui que dispensent la prospérité et le bien-être.
Dans ce texte passionné, Dominique Fernandez nous plonge au cœur du quotidien des Napolitains, qui semblent ne vivre pleinement que dans l'agitation extérieure, au milieu des ruelles inextricables. L'auteur peint le portrait fascinant des scugnizzi, ces garçons des rues qui résument sans doute à eux seuls l'âme des quartiers et qui ont inspiré tant d'écrivains et d'artistes ; il nous emmène découvrir les innombrables églises, palais, musées et trésors archéologiques, comme Paestum ou Oplonto. Et tandis que rien n'échappe à son œil curieux, il partage volontiers ses secrets d'initié en livrant les trésors abrités derrière les pierres, éparpillés dans la ville par Gemito, Caravage ou encore Luca Giordano. Et n'oublie rien des Champs Phlégréens ou des îles comme Capri.
Après plusieurs ouvrages consacrés à la Russie (Dictionnaire amoureux de la Russie, Saint-Pétersbourg, L'Âme russe, Avec Tolstoï...), Dominique Fernandez reprend ici ses riches questionnements sur ce peuple et ce pays qui le fascinent. Il médite sur les espaces infinis où les Russes se perdent, s'identifiant aux plaines et aux fleuves qu'ils regardent, ne plaçant aucune frontière entre eux et la nature. Il interroge les arts : la littérature d'abord, avec Pouchkine, Gogol, Tchékhov, Tolstoï, en démontrant combien ces auteurs ne proposent pas seulement de grands textes mais surtout des livres de vie ; le cinéma, avec Tarkovski, qui donnait comme personne au spectateur l'impression d'être lui-même l'auteur de ce qu'il voyait à l'écran ; la musique, à travers les grandes figures de Tchaïkovski, Prokofiev ou Chostakovitch ; la danse, avec Nijinski ou Diaghilev opérant, en compagnie de Stravinski, un bouleversement de toutes les habitudes mentales. Au hasard des Russies de Fernandez, on croise aussi le peintre Steinberg et sa solitude brillant comme une lumière au milieu de la nuit, le prince Dimitri Koutouchef, héros de Flèche d'Orient, roman de Paul Morand, qui ne résiste pas à l'attraction d'un " bon poêle chaud ", des odeurs, des visages, des musiques de son pays où il va rentrer au péril de sa vie et de sa liberté. On rencontre aussi le jeune frère Boris du monastère de Valaam, confiant à l'auteur un cierge en lui demandant de l'allumer sur la tombe de l'écrivain Ivan Bounine en France, geste de fraternité d'un compatriote voulant transmettre à celui qui était mort en exil, un peu de russitude perdue. Un voyage au cœur des Russies de Dominique Fernandez, à la suite d'un des meilleurs (et plus enthousiastes) connaisseur dont on puisse rêver.
Un ouvrage savoureux qui permet de redécouvrir la ville au passé exceptionnel qu'est Florence
Depuis plus de cinquante ans, Dominique Fernandez parcourt avec passion chaque recoin de l'Italie. Dans ce texte riche et animé, il raconte ses parcours florentins, ses découvertes, ses émotions et les lieux incontournables. Alors que le nom seul de Florence éveille la nostalgie d'une époque où sur quelques kilomètres carrés se sont trouvés réunis tant d'hommes exceptionnels, la " cité du lis " est encore aujourd'hui si vivante.
En trois siècles éblouissants, toute la modernité est née. Les plus grands bâtisseurs, les plus grands peintres, les plus grands sculpteurs, la perspective, la coupole, le théâtre à forme ovale, les premiers opéras, les lois de la pesanteur, le télescope, la banque. C'est le lieu du monde où la beauté du corps humain a été reconnue pour la première fois depuis l'Antiquité, adulée jusqu'à la vénération, immortalisée sous les deux espèces du
David de Michel-Ange et de la
Vénus de Botticelli.
Dominique Fernandez fait un portrait savoureux de la prise de pouvoir et du règne des Médicis, décrit les figures de Dante, Machiavel ou Savonarole, parcourt les lieux phares comme Santa Croce ou Santa Maria Novella, visite le Dôme de Brunelleschi, les créations de Michel-Ange, les singularités des étonnants et trop méconnus peintres maniéristes... C'est avec bonheur que le lecteur se joint à lui sur les traces de la glorieuse histoire de Florence.
Disparate et nonchalant, ce dictionnaire amoureux prend immédiatement la forme d'une flânerie savante et voluptueuse. Mélange d'érudition et de lyrisme mis au service du lecteur qui en sortira ébloui souvent, complice toujours. Des entrées, de longueur différente, proposent l'essentiel sur les cités, les artistes, les moeurs, les films et des monuments souvent exclus des circuits touristiques. Ce vagabondage est tout simplement délectable.
Il y a tout juste dix ans, Dominique Fernandez décida de rassembler la somme de ses nombreux écrits sur l'Italie. Cet imposant volume était logiquement conçu de manière abécédaire. Le titre général retenu par son auteur était tout à la fois évident et banal : Le Voyage d'Italie.Nous nous permettons d'écrire " banal " car, depuis Goethe, le nombre d'auteurs ayant publié un Voyage d'Italie est impressionnant.C'est donc fort judicieusement que Dominique Fernandez explicita sa démarche anthologique par un sous-titre qui vaut toutes les déclarations : Dictionnaire amoureux.Il n'est que justice que la collection dont il est l'inspirateur involontaire reprenne, augmenté de près de 200 pages, son Voyage d'Italie, le transformant en Dictionnaire amoureux,édition que nous pouvons désormais considérer comme définitive.
L'ouvrage d'un piéton aussi amoureux que connaisseur de Venise
Loin de l'image d'une ville-musée à la confluence des arts, Venise vibre de toute la gaieté italienne. Une douceur, un plaisir de vivre qui jaillissent des tableaux de Giambattista Tiepolo, de la musique de Vivaldi, du théâtre de Carlo Goldoni, des aventures de Casanova.
Une dévotion aux sens à laquelle s'ajoute un esprit profondément républicain, ouvert au monde.
Dominique Fernandez nous raconte le glorieux passé de cette ville si singulière posée sur les eaux, décrit le développement de l'art, rappelle les navigateurs audacieux, et dessine les contours de sa Venise personnelle en n'oubliant rien des lieux phares comme la place Saint-Marc, l'Accademia, les Zattere ou l'église San Zanipolo. Il cite avec bonheur les grands écrivains voyageurs qui ont aimé Venise et ont été inspirés par elle : George Sand, Alfred de Musset et son frère Paul, Théophile Gautier, Joseph Brodsky, ou encore le romancier anglais Frederick Rolfe.
Illustré par de splendides photographies de Ferrante Ferranti regroupées dans un cahier hors-texte, cet ouvrage redonne ses couleurs à la " cité des Doges " et révèle nombre de mystères vénitiens. Il offre ainsi au lecteur une promenade d'une érudition sans pareille, guidé par un piéton amoureux de la Sérénissime.
Depuis plus d'un demi-siècle, Dominique Fernandez a tissé un lien intime avec Rome, une complicité qu'il souhaite partager ici. Dans ce texte alerte et foisonnant, il nous raconte les hauts lieux du monde antique, comme le Forum romain, la via Appia ou le Colisée ; évoque les figures puissantes et d'un raffinement extrême que furent Néron et Hadrien ; ouvre les palais de la Renaissance et les villas entourées de leurs jardins ; dégage l'essence de l'art baroque en contemplant l'architecture imaginative et la décoration théâtrale des églises ; découvre les beautés surprenantes du Vatican ; débusque les chefs-d'oeuvre de Caravage et de Bernin ; flâne sur les collines qui surplombent la ville, ou le long du Tibre, fleuve sauvage qui la traverse. Ce riche portrait de la cité est animé par les souvenirs de nombreux personnages rencontrés au détour des palais ou des cafés. Surgissent ainsi les figures de Pasolini, Moravia, Morante, Fellini, Levi, Bassani et tant d'artistes de cet âge d'or de la création italienne que Dominique Fernandez a connus personnellement. Ce parcours révèle bien des aspects secrets de la Ville éternelle, et c'est avec bonheur que le lecteur place ses pas dans ceux d'un inlassable et passionné " piéton de Rome ". Photographies du cahier central par Ferrante Ferranti " ROMA est l'inverse exact d'AMOR. Rome est à la fois un lieu où l'on aime et un objet d'amour. Personne ne peut ne pas aimer Rome. "
Entre Dominique Fernandez et l'Italie, c'est d'amour qu'il s'agit. Il y a quelque vingt ans, Le Promeneur amoureux (Plon) réunissait trente-cinq études sur la littérature, la musique, les villes, les mythes d'Italie. Aujourd'hui, elles sont cent cinquante-deux, et toujours sur les sujets les plus divers, de Dante à Casanova, de François d'Assise à Laurent le Magnifique, de Michel-Ange à Verdi, de Trieste à Palerme, de Rome à Sienne, d'Antonioni à Fellini, des castrats à Callas. La grande Italie, visitée et revisitée en compagnie du photographe Ferrante Ferranti, la terre des splendeurs antiques et des extases baroques, mais aussi des moeurs quotidiennes, des mamas, de la mafia, des théâtres et des pâtisseries, explorée jusque dans ses replis les plus secrets, dans ses trésors les plus inattendus. Voyage initiatique, ce Dictionnaire amoureux, qui détaille de A à Z les richesses et les sortilèges du plus beau pays du monde, mêle les vertus de l'oisiveté et les charmes de l'intelligence, tout au long d'une promenade joyeusement érudite et savamment gaie.
Publié pour la première fois en 1997, avec pour titre Le Voyage d'Italie, cet ouvrage était agrémenté d'un sous-titre : " Dictionnaire amoureux ". Dominique Fernandez fut donc à l'origine de la collection.
Un roman foisonnant et passionné sur le couple et la Sicile.
Le petit village de Marzapalo, à la pointe sud-est de la Sicile, à l'écart des circuits touristiques, séduit un jeune peintre français, Lucien Collart, et sa compagne Maria, italienne du Nord et ethnologue, lorsqu'ils y arrivent à la fin des années 60. La rencontre d'un vieux prince désargenté et de son homme d'affaires, le
ragioniere, les amène à acheter une maison rudimentaire, au bord d'une falaise, malgré les réticences de Maria qui n'y voit qu'une " ébauche de bâtisse ".
Lucien est vite fasciné par la Sicile, ses habitants, leurs coutumes d'un autre temps, les cercles de conversation, les personnalités hautes en couleur du prince et de ses employés, le folklore des matchs de football dominicaux, les superstitions, les nouveaux riches attachants et pittoresques.... Tandis que Maria, tout empreinte des préjugés du Nord, est révulsée par ce qu'elle considère être une population barbare : l'éducation sévère infligée aux filles contrastant avec le laxisme de celle des garçons, les " crimes d'honneur ", vengeances impunies, les repas interminables où l'hôte insiste pour qu'on mange sans discontinuer, les meurtres de chiens, l'absence de femmes sur les plages qui fait qu'elle, Maria, est importunée par les hommes appâtés par sa blondeur... Mais plus grave : Maria, devant la fascination de Lucien pour cette société patriarcale, va imaginer que son compagnon nourrit une secrète inclination pour les
ragazzi qui rôdent partout, et cette idée deviendra une véritable obsession.
En face de la maison se trouve la ligne de partage entre les mers tyrrhénienne et ionienne. Et si là, devant un des plus beaux paysages du monde, une autre ligne, celle de la séparation, se dessinait au sein d'un couple, pourtant arrivé là enjoué et uni ?
Un roman foisonnant et subtil sur le lien amoureux, les mouvements souterrains de la personnalité, mais aussi une ode à la Sicile et à ses habitants.
Récit d'un enchantement, ce voyage à travers la civilisation baroque offre le bilan de douze années de ballades passionnées et de recherches érudites.
De Naples à Saint-Pétersbourg, un lien très fort unit une demi-douzaine de pays, Italie, Allemagne, République tchèque, Pologne, Russie : la civilisation baroque ; une parure éclatante de monuments, de statues et de tableaux ; un art de vivre incomparable. Les deux auteurs de ce livre, l'un avec la plume de l'écrivain, l'autre avec l'objectif du photographe, ont exploré à fond ce continent physique et mental dont les français s'approchaient jusqu'à présent avec méfiance. De Rome à Prague, de Venise à Vienne, de l'Apulie bercée par le plaisir à la Bohème violentée par l'Histoire, la grande aventure baroque a dessiné comme un croissant géographique, territoire de la perle et de l'ange, de l'opéra et du gâteau, du putto moqueur et du squelette ricanant. Exubérance vitale et sentiment de la précarité, goût de la fête et terreur de la mort eurent pour interprètes Bernini et Mozart, Puget et Caravage, Rastrelli et les frères Asam, mais aussi des méconnus, comme le peintre Francesco Cairo, les sculpteurs tchèques ou les architectes de Bavière. Récit d'un enchantement, livre de bord dans la tradition des grands voyages littéraires, hymne au triple génie plastique, musical et pâtissier de l'Europe méridionale et centrale, promenade sensuelle et réflexion savante, La perle et le croissant offre le bilan de douze années de pérégrinations passionnées et de recherches érudites aux royaumes du désir, de la lumière et de la beauté. Terre Humaine continue à s'ouvrir sur la civilisation des grandes villes européennes. Qui ne se souvient de Praga Magica d'Angelino Ripellino ? Dominique Fernandez s'inscrit dans la lignée des grands voyages intérieurs : on songe à Stendhal et Chateaubriand.
Un livre exceptionnel qui permet de connaître la Sicile authentique
Goût de la fête, amour du faste, exubérance théâtrale, violence dramatique, mais aussi : mutisme ombrageux, sentiment austère de la vie, attirance pour la mort, comment définir le génie sicilien ? Dans ce pays où les temples grecs voisinent avec les mosaïques byzantines, les mosquées arabes avec les églises baroques, toutes les civilisations se sont entrecroisées et mêlées. Terre chargée d'ans et d'histoire, et pourtant, malgré le poids des souvenirs archéologiques, restée d'une incroyable vitalité, témoignée par l'éclat de la littérature sicilienne, de Pirandello à Lampedusa, de Vittorini à Sciascia.
Dominique Fernandez pratique depuis plus de cinquante ans la Sicile. Ce livre est le récit de ses expériences, de ses découvertes, de ses émotions. Il a grimpé sur les volcans, longé les rivages, exploré les déserts, visité basiliques, cryptes, palais, villas, cimetières, soufrières, mines de sel mais aussi, mais surtout, vécu en compagnie de Siciliens, dans des villages dont il raconte la pittoresque évolution, le passage, en moins d'un quart de siècle, des anciennes coutumes féodales à un timide apprentissage de la démocratie.
Deux abondants cahiers hors-texte contenant des photographies de Ferrante Ferranti apportent au texte un commentaire visuel, qui nous plonge d'emblée dans l'atmosphère sicilienne, à la fois blanche et noire aux traits fortement contrastés, ou en couleurs comme la symphonie de la nature méditerranéenne. Jeux de la lumière et de la beauté, charme sensuel et grandeur antique, opulence et misère d'une île si attachante qui flotte au carrefour de l'Europe, de l'Afrique et de l'Orient.
" J'ai été quatre fois à Palmyre : c'était le lieu le plus enchanteur de l'Orient, à la fois par la beauté exceptionnelle des ruines et par le paysage romantique qui les entourait. Maintenant que tout est détruit, j'ai voulu me souvenir de ce que cela avait été. On arrivait à l'hôtel Zénobie, désuet, décati, construit dans l'enceinte du site, et d'emblée la légende de la grande reine planait sur la ville qu'elle avait portée à son apogée. Je ressuscite l'image de Zénobie qui avait osé se dresser, femme et Arabe, contre l'empereur romain Aurélien, chef de l'État le plus puissant du monde. Puis j'évoque ce qui restait du site, l'idée générale qui avait présidé à son ordonnancement, avant d'examiner en détail, mais toujours plus en amoureux qu'en érudit, les monuments qui ont subsisté, si poétiques : le théâtre, les temples, les tours funéraires. Avant de conclure par une réflexion sur l'iconoclasme, une des plus vieilles passions de l'homme, qui pousse une idéologie au pouvoir à faire table rase de celles qui l'ont précédée. " Dominique Fernandez Voici Palmyre racontée et montrée par deux voyageurs passionnés qui l'ont visitée à de nombreuses reprises. Ce site inouï, détruit en 2015 par la violence de Daech, est reconstitué par les photographies de Ferrante Ferranti qui en donnent une vision exhaustive (temples, agora et théâtre, colonnades et arches, camp de Dioclétien, tombeaux), faisant ainsi oeuvre de mémoire. Palmyre apparaît alors dans sa splendeur, telle qu'on ne la reverra jamais.
Comment et pourquoi devient-on écrivain ? Dix-huit écrivains répondent : autant de portraits à vif tracés dans la vie d'écrivain de chacun, avec ses manies d'écriture, ses problèmes techniques, sa position par rapport à ses confrères ou les écoles littéraires, ou même ses regrets éventuels... Une analyse vivante de la littérature d'aujourd'hui.