Qui est le docteur Schütz, pauvre réfugié allemand, qui arrive à Paris à l'automne 1938 quand les lois du Reich nazi interdisent sa profession aux Juifs ? Raymonde, jeune pharmacienne et mère de la narratrice, lui vient en aide jusqu'à ce que, les soldats allemands occupant la moitié du pays, il révèle sa véritable identité. Cet antinazi convaincu se portera au secours de la famille juive de notre autrice. Et, malgré tout, la tragédie se noue au fin fond de la France collabo.
Dans ce roman vrai, Catherine Clément, plus vive que jamais, fait souffler le grand vent de l'Histoire. Autour des vies sauvées ou perdues de ses proches, elle brosse à grands traits les mille événements du drame absolu qui se joue alors dans l'Europe entière. Tout en faisant oeuvre de mémoire, elle nous donne à lire ses pages les plus intimes.
Catherine Clément, philosophe, est l'autrice d'une soixantaine de livres, essais et romans.
"L'existence de Dieu, une question sans réponse ? s'esclaffa Théo. Tu veux rire ! Comment font les millions de gens sur la terre pour croire en Dieu ? Il doit y avoir une raison !"
De Jérusalem à Bénarès en passant par Rome et Istanbul, Prague et Bahia, Moscou et Jakarta, à travers l'Europe, l'Asie, l'Amérique et l'Afrique. Théo et Tante Marthe vont faire le tour du monde des religions pour trouver sur place des réponses à cette question vitale. Car Théo, quatorze ans, est malade, très malade.
Odyssée spirituelle, le voyage de Théo le conduit à la rencontre des sages qui ouvriront son esprit et apaiseront son coeur. Ainsi pourra-t-il affirmer en toute liberté au terme de son périple : "La force du divin, je l'ai sentie, je t'assure ! Simplement, je l'ai trouvée un peu partout."
En Europe, on a brûlé les sorcières jusqu'au XVIIe siècle. Elles n'étaient coupables que d'une seule chose : être femme. À la veille de la Renaissance, un pape avait proclamé que toutes les femmes étaient sorcières. Bonnes à tuer pour protéger le « membre viril » disent les textes. Toutes ces cruautés à peine balayées par la Révolution française, l'impure sorcière fut bientôt transformée en son contraire : la très pure Sainte Vierge.Que reste-t-il aujourd'hui de ces sorcières jadis brûlées, écartelées, maudites ? Guérisseuses de choc cachées dans les campagnes, petites-filles du féminisme, activistes Femen ou membres du mouvement #Metoo, les sorcières du XXIe siècle sont libres et fières de l'être.
Romancière, philosophe, critique littéraire, essayiste, Catherine Clément n'est pas entrée en sorcellerie par hasard. Après avoir profondément aimé sa mère, une « sublime sorcière juive-russe passionnée d'occultisme et de voyance », choisissant « la raison contre sa folie », elle nous offre aujourd'hui dans un essai lumineux une réflexion pertinente sur les liens subtils qui relient misogynie, féminisme, religion et sorcellerie.
Fille unique élevée sans amour, elle est éduquée en garçon – et en blanc pour se battre contre les Anglais qui se croient propriétaires de l'Inde. Son père est en prison, sa mère, tuberculeuse, hante les sanatoriums européens tout en contaminant sa fille. Celle qui a choisi le surnom d'Indu Boy dans sa première enfance devient, loin de son pays natal, une jeune Occidentale polyglotte. Elle s'appelle Indira Nehru.
Avec ses cheveux coupés à la Jeanne d'Arc, la fille de brahmane fait scandale en se mariant à un parsi désargenté, Feroze Gandhi. Il l'aime. Et elle ? Pas du tout. Elle a juste choisi un père pour ses futurs enfants. Sans la force d'Indu Boy, Indira n'aurait pas pu devenir quatre fois Premier ministre de l'Inde, vaincre le Pakistan, aider à la naissance du Bangladesh en guerrière, tenir tête aux présidents américains, combattre les sikhs du Temple d'Or, à Amritsar. Tout lui réussit, sauf la famille. Elle divorce et perd son plus jeune fils.
Alors, tout bascule. Celle qui était athée devient une bigote de l'hindouisme, celle qu'on adorait se fait haïr sans le vouloir. Celle que le sexe révulsait vieillit sans amour. Est-ce le remords ? Tout indique qu'Indira Gandhi a contribué à son propre assassinat. Elle meurt foudroyée par ses gardes sikhs en 1984. Un destin dont Catherine Clément a fait une légende.
Philosophe, romancière, essayiste, mais aussi familière de l'Inde où elle a longtemps vécu, Catherine Clément nous fait comprendre ce pays méconnu et son milliard d'habitants. Elle est l'auteure d'une œuvre considérable, qui mêle essais et romans.
Je suis le plus grand des " Grands Moghols ". Au xvie siècle, j'ai régné sur un empire s'étendant du Cachemire au Bengale, et jusqu'au sud de l'Inde. Fils d'une princesse chiite et d'un souverain sunnite, élevé par deux nourrices on ne peut plus bizarres, on m'a dit atteint du Haut Mal, sans doute épileptique, assurément mystique. Pas impuissant, non. Mais le sexe dans la tête.
" Ombre de Dieu sur Terre ", moi, le musulman, j'ai épousé des femmes de religion hindoue, et fait sortir de la jungle la ville rouge de Fatehpur-Sikri, ma capitale, que le monde entier nous envie.
Ma vie durant, je me suis consacré aux croyances des humains, et j'ai, pour la première fois en Inde, fait en sorte que musulmans et hindous cohabitent en paix. De Dieu, ce ne sont pas les lois qui me fascinent le plus, mais surtout Sa lumière, car je L'ai vu, Dieu, comme je vous vois.
Catherine Clément sait donner à son personnage le " tremblé " des extases sexuelles qui nous permettent de partager son insatiable quête métaphysique. Elle met en scène une cohorte de religieux de toutes origines, qui s'empoignent sous nos yeux : oulémas, ayatollahs, hindous de toutes castes, moines jaïns, rabbins et surtout trois jésuites dont les noms sont restés dans l'histoire. Elle restitue la chair des religions qui parfois nous guident et souvent nous aveuglent.
Catherine Clément a publié une soixantaine d'ouvrages (romans, essais, poésies, Mémoires...) dont certains, comme Pour l'amour de l'Inde et Le Voyage de Théo, furent des best-sellers internationaux.
Nouveau nom ? Kolkata. Nom d'origine ? Calcutta. Civilité ? Incertaine. Nationalité ? Double : anglaise, indienne. Date de naissance ? 1690. Vous voyez, j'ai l'air décatie au premier regard, je m'effrite, je m'étouffe, personne au monde n'a l'air plus vieille que moi. Mais trois cent cinquante ans, ce n'est pas considérable pour une mégapole !
En vérité, je relève officiellement de la communauté des Anglo-Indiens, privée de subsides depuis 1960. Pour en être, il faut avoir au moins un ancêtre mâle britannique. On remarque tout de suite la subtilité de la définition. La Britannitude passe exclusivement par l'homme, alors même qu'au beau milieu de mon ventre se dresse l'énorme statue de l'énorme reine Victoria, petite tête sur jupes écrasantes, bouche de veuve amère et couronne posée sur une coiffe de dentelles. Il ne faut rien croire de ce qu'on dit de moi. Calcutta, grouillante misère du monde, Calcutta bidonville, Calcutta déchet puant de l'humanité, Calcutta qui rend raciste n'importe quel Blanc en vingt-quatre heures, ce fut écrit et publié. Par des Blancs.
Si je suis utile au vaste monde, c'est à cause du compliqué. Avec moi, rien n'est simple. Je suis anglo-indienne et communiste, maoïste et nationaliste, violemment révolutionnaire et mystique, dense et mutine, nazie et libertaire, je m'appelle Contradiction.
Romancière, philosophe, auteure d'une soixantaine d'ouvrages, Catherine Clément n'a pas sa pareille pour nous embarquer, stupéfaits et ravis, dans les rues de Calcutta, son histoire et ses mystères.
« ?La prière est un coït avec la Présence divine?: cette drôle de phrase, tombée de la bouche d?un rabbin ukrainien au XVIIIe siècle, le Baal Shem Tov, est venue tinter un soir à mes oreilles comme un méchant grelot. Pourquoi ? Qu?est-ce que la sexualité d?une prière peut apporter au XXIe siècle, un siècle qui commence par des tueries suicidaires commises au nom de Dieu ? Et que veut-il, ce Dieu, le coït ou la mort ? Dieu voulant toujours tout, Il veut les deux : qu?on fusionne avec Lui et qu?ensuite on en meure, pour faire partie de Lui. C?est un ogre adorable. Belle idée pour fidèles, exaltante pour dévots.
Si tentante, cette idée, qu?elle s?est incarnée sous tous les cieux, sur tous les continents, dans toutes les religions. Celles et ceux qui les portent sont des croyants extrêmes prêts à donner leur vie pour accéder à la fusion divine. Par défi, par orgueil, sous l?effet d?un grand vent dissident hostile à toute autorité sociale, ceux-là et celles-ci vont à la mort par des chemins dérivés que l?on appelle mystiques. »
De Catherine de Sienne à Ramakrishna, de Rumi à Thérèse d?Avila, de l?histoire de Majnoun le fou d?amour au Cantique des cantiques, Catherine Clément nous fait découvrir « l?être sexuel de Dieu », et le monde fascinant de ses amants mystiques.
En 1871, la Commune de Paris, la révolution la plus généreuse que la Terre ait portée, embrase les cœurs et les rues. " J'avais beau me souvenir que notre Commune voulait refaire le monde sous le feu de deux armées, celle des Prussiens et celle du Foutriquet installé à Versailles, j'avais beau me dire chaque jour que la Commune était foutue d'avance, eh bien, elle avançait. "
Catherine Clément raconte avec fièvre ces mois d'espoirs et de rêves, jusqu'à la fameuse " Semaine sanglante ". Son roman convoque des figures historiques devenues légendaires (Louise Michel, Charles Delescluze, Giuseppe Garibaldi, Victor Hugo, Karl Marx, Georges Clemenceau) mais aussi d'inoubliables anonymes, qui réinventent le récit de ces jours tragiques et glorieux. Un couple anime l'histoire : le tout juste nommé ministre du Travail, Léo Frankel, un juif hongrois, et la sublime Elisabeth Dmitrieff, jeune Russe ascétique et flamboyante, envoyée par Marx au cœur de la tourmente.
Savoureux, haletant, d'une intraitable liberté de ton, ce roman donne à voir une Commune enfin démythifiée, plus proche de nous qu'elle ne le fut jamais.
Catherine Clément est l'auteur d'une bonne soixantaine d'ouvrages (romans, essais, poésies, Mémoires...) dont certains, comme La Senora , Pour l'amour de l'Inde ou Le Voyage de Théo, furent des succès internationaux.
Elle était la reine de Jhansi, un royaume libre du centre de l'Inde. Une jeune veuve de trente ans, impétueuse, fière, et qui n'avait peur de rien ni de personne. Ses sujets l'appelaient Lakshmi Baï et ses proches Chabili, c'est-à-dire la " Chérie ". Mais ses ennemis les Anglais la surnommaient Jézabel, ou Jeanne d'Arc, comme la sorcière française.
Elle mourut à la guerre, habillée en garçon, les rênes de son cheval entre les dents, une épée dans chaque main et ses perles au cou. Ce mouvement de libération nationale que l'on connaît sous le nom de " révolte des cipayes " déchira le ventre de l'Inde au milieu du XIXe siècle, lorsque les soldats indigènes à peau sombre qu'on appelait " cipayes " se soulevèrent contre leurs maîtres blancs, surnommés " John Company ", en référence à la Compagnie de l'Inde orientale qui rançonnait le pays.
Trop d'humiliations, trop de rajas détrônés, trop d'exploitations, de brimades... Un jour, tout explosa. L'insurrection naquit, irrésistible. La guerre d'indépendance indienne dura deux ans, deux terribles années de victoires et de massacres, largement commentés depuis Londres par deux correspondants de presse, Karl Marx et Friedrich Engels.
Quand sa guerrière mourut, l'Inde cessa d'être libre. Mais encore aujourd'hui, les petits Indiens apprennent à l'école la chanson qui célèbre sa gloire. Un destin fulgurant, chanté par tout un peuple, et raconté avec force par Catherine Clément, qui retrouve ici l'Inde qu'elle connaît si bien.
Philosophe et romancière, Catherine Clément dirige aujourd'hui l'université populaire du Quai-Branly et intervient régulièrement sur France Culture. Elle est l'auteur de très nombreux livres parmi lesquels d'immenses succès internationaux comme La Senora, Pour l'amour de l'Inde, ou Le Voyage de Théo.
"Maroc, 1578. Dix mille guitares à l'abandon sur un champ de bataille. Les Portugais sont vaincus. La dernière croisade de l'Europe s'achève par la défaite et la disparition du jeune roi Sébastien. Mort ou vif ? On l'attend.
Son favori raconte. Sous sa peau dure de rhinocéros, il a gardé une part d'humanité. « Ce n'est pas tous les jours qu'on fait la connaissance d'un animal ayant traversé l'Inde dans sa largeur et qui, après avoir navigué de Goa à Lisbonne, se retrouve en ménagerie pour charmer des souverains, un jeune roi portugais, un vieux roi d'Espagne, un empereur alchimiste, une reine barbare. »
En retraçant l'attente de Sébastien, Catherine Clément nous offre une truculente galerie de portraits des puissants d'une Europe en pleine mutation : le poids des Habsbourg, la violence des guerres de religion, la folie de l'empereur d'Autriche, la rébellion de la jeune reine Christine, sa passion pour Descartes. Composé comme un opéra, ce roman, plein de fantaisie et de vérités peu connues, donne sa voix à des personnages mémorables, comme ce fameux rhinocéros.
Catherine Clément renoue ici avec la veine de ses plus grands succès romanesques : La Senora, Pour l'amour de l'Inde, Le Voyage de Théo... "
" Mais qui est-il, alors ?
- Le meilleur des hommes, dit-il. Certainement pas le fils de Dieu.
- Les Chrétiens le pensent !
- C'est un malentendu, dit le grand Thaï. Pouvez-vous imaginer cela ? Un dieu fait homme, Mais ce serait un monstre ! Non, non, la vérité de Jésus est ailleurs. Voulez-vous la connaître ? "
- Et si Jésus n'était pas mort sur la croix ?
- C'est ainsi qu'Ibis et Lilith, deux anges au cœur tendre, chamailleurs, rationalistes et manipulateurs, noueront le destin de Jésus en le préparant à son rôle de Messie, le plus parfait des hommes ; et c'est ainsi que Jésus s'affranchira de leur tutelle et trouvera sa voie, loin de Jérusalem.
- Comment raconter une histoire dont nul n'ignore le dénouement sans qu'on puisse en deviner la fin ?
- Émotion, érudition et drôlerie pour un vrai roman " à suspense " qui suit allègrement les Évangiles pour mieux les détourner. Et le bûcher là-dedans, diriez-vous ? Ah, voilà ! C'est toute la question.
Théo, l'adolescent guéri par un voyage initiatique à travers les religions du monde, a maintenant vingt-six ans. Médecin humanitaire, il est aussi écologiste convaincu. "Depuis une cinquantaine d'années, dit-il, l'espèce humaine ne se contente plus de gratouiller la Terre, elle a troué le derme, on est dans la chair vive, et personne ne connaît la suite du devenir." Les hommes, la Terre : même combat. La Terre est fatiguée et ses habitants souffrent.
En compagnie de l'inénarrable Tante Marthe, Théo part sur les sites les plus malades de la planète. Dans sa quête de connaissances, Théo rencontre le plus précieux des dons, le plus fragile, l'amour. Simple ? Oh non !
"L'homme est un être vivant, dit Théo en séchant ses larmes. Il a des devoirs envers l'espèce, il doit sécher le sang de la mère du moineau, et le sang qui coule du morceau de bois."
"Dieu est mort ? Pas du tout. Et les dieux non plus. Outre la Grèce et Rome, j'ai choisi celles et ceux que je préférais dans les cinq continents, au Japon, en Sibérie, en Australie, aux îles Samoa, sans oublier quelques cruelles divinités Aztèques."
Dans nos contrées, Dieu est au singulier, absolu. Les dieux grecs et romains sont l'objet d'une curiosité nostalgique mais pour un tiers de l'humanité, les dieux sont bien vivants. En Inde, trois cents millions de dieux et de déesses forniquent et combattent avec une joyeuse frénésie ; en Afrique, génies, djinns, vodouns enracinent les humains à leur sol ; en Chine, un héros bâtisseur boite pour avoir sacrifié la moitié de son corps au fleuve Jaune... Je les aime depuis mon enfance et j'ai choisi celles et ceux que je préférais dans les cinq continents. J'aime les dieux parce qu'ils sont novateurs : ils pratiquent les procréations assistées, le changement de genre, le devenir animal. À regarder de près notre Dieu singulier, qu'il s'appelle Adonaï, Jésus ou Allah, les dieux soi-disant morts lui ont inoculé un peu de leurs substances. Dieu est mort ? Pas du tout. Les dieux non plus.
Séminaire dirigé par Maria Antonietta Macciocchi, avec la participation de Laura Betti, Christine Buci-Glucksmann, Italo Calvino, Catherine Clément, Roger Dadoun, Jean-Paul Dollé, Alain Finkielkraut, Enrico Groppali, Pierre Mertens, Alberto Moravia, Geoffrey Nowell-Smith, Marcelin Pleynet, Antonio Prete, Anna Rocchi Pullberg, Donald Ranvaud, Peter Schneider, Enzo Siciliano, Philippe Sollers, François Wahl ; précédé de "Esquisse pour une biographie de Pasolini" par M. A. Macciocchi.